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Le temps nous échappe : de l’art de trouver le rythme juste

Accélération technique, sociale … : les rythmes sont toujours plus rapides, et le temps a anéanti l’espace. La terre nous apparaît 60 fois plus petite qu’avant la révolution des transports ! Or, si l’on peut visiter un pays en 4 jours, acheter une bibliothèque entière en un clic, il nous faudra toujours du temps pour rencontrer les habitants ou lire un bon livre…
«Le monde entier nous est offert et nous n’avons pas le temps d’en jouir»

Outre cette frustration, ce sentiment que tout est presque à portée sans que nous puissions y accéder vraiment, cette accélération se traduit également par l’augmentation du nombre d’actions à mener chaque jour.  Alors nous cherchons du temps, et pour en gagner nous faisons tout plus vite : repas, loisirs, travail, trajets, … Il existe même des livres de contes pour enfant en version condensée afin de gagner du temps sur la lecture des histoires ! Ceci explique ce constant sentiment d’urgence, de stress, d’angoisse des horaires, … avec son cortège de fatigue physique, mentale, et un certain manque de recul.

Retrouver sa tortue intérieure

Tallleyrand, homme politique et diplomate du début du 19ème siècle, avait coutume de dire à Jean, son cocher :
«Va doucement, Jean, je suis pressé».
Et si ralentir, se poser, un peu était un investissement et non pas une perte de temps ?
La démarche n’est pas tant dans un ralentissement exagéré, mais dans la compréhension de la notion du rythme juste : aller vite, toujours, est épuisant et inefficace.
Faire 3 fois le tour du magasin en courant pour faire ses courses, sans trouver ce que l’on cherche, et s’apercevoir en rentrant, épuisé, que l’on en a oublié la moitié … Est-ce un bon calcul ? Pas forcément, mais cela nous donne bonne conscience, nous avons l’impression de faire le maximum.

La sophrologie, une méthode pertinente de retour à un équilibre de rythme

La pratique régulière de la sophrologie permet déjà de jalonner la journée ou la semaine de pauses de récupération. Il peut s’agir d’une pause hebdomadaire lors de cours collectifs, puis ensuite de pauses «flash» de quelques minutes, effectuées au gré des envies ou besoins de chacun.
Ce n’est pas une question de temps : 1 minute suffit pour respirer, se recentrer ou se décontracter. C’est une question d’autorisation que l’on se donne ou non. Nous confondons souvent détente et «mollesse». Mais la détente c’est aussi un «mouvement du corps qui se relâche d’abord puis ramasse toutes ses forces pour s’élancer, pour sauter» (Larousse).
Petit à petit, on arrive à une meilleure connaissance de soi et à une conscience accrue de nos «erreurs de rythme» : plutôt que d’aller vite continuellement, il est plus juste d’aller vite uniquement au bon moment, sur une action précise. On constate le retour sur investissement : moins de fatigue physique et mentale,  diminution des effets négatifs du stress, prise de recul par rapport aux aléas courants de la vie …
Et puis progressivement, l’on peut redéfinir ses priorités pour redonner une place à la qualité par rapport à la quantité, vivre plus au présent des moments d’une meilleure qualité.
Nous sortons petit à petit du cercle vicieux de la course au temps pour entrer dans une spirale plus positive.
Une vraie démarche, certes, mais que de bénéfices !

Bibliographie

Accélération, une critique sociale du temps, Hartmut Rosa, La découverte.
Le grand accélérateur, Paul Virilio, Galilée
Trop vite, Jean Louis Servan-Schreiber, Albin Michel
Eloge de la lenteur, Carl Honoré, Marabout

Sur le web

– www.marcelgreen.com/article/lire/1477/page/0 : Le  «slow mouvement», l’art de prendre le temps de faire les choses.
www.slowfood.fr : l’inverse du fastfood : association internationale à but non lucratif, dont le concept est de manger «Bon, propre et juste»

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